C'est le début du titre d'un petit livre qui m'accompagne le soir sur le chemin du sommeil. "Never let a fool kiss you, or kiss fool you" . Que je traduirai librement et pour reconstituer un chiasme par "ne laissez jamais un idiot vous embrasser, ni un baiser vous rendre idiot " L'expression est plus jolie en anglais. Sa traduction exacte serait plutôt " Ne laissez jamais un idiot vous embrasser, ni un baiser vous tromper" Ce qui non seulement n'est plus un chiasme, mais reflète une vision bien pessimiste du monde, qui n'est pas la mienne. Et puis, disons le, s'il faut se demander après chaque baiser s'il est trompeur ou si l'on est pas devenu subitement idiot, cela risque de nuire un peu à la spontanéité de l'évenement, tout en étant totalement inefficace - car si un baiser peut rendre idiot, comment l'idiot que je suis devenu peut-il le s'en rendre compte ?
Quoi qu'il en soit, c'est le seul livre à ma connaissance qui constitue une anthologie du chiasme. Une belle source d'inspiration - si besoin était - pour les semaines à venir. Et, pour rester sur la thématique du baiser, j'y ai découvert la citation suivante, que je ne traduirai pas, mais qui m'a fait sourire. Dorothy Parker, à qui un ami demandait pourquoi elle n'avait pas pris le temps d'aller voir une pièce dont le personnage principal était largement inspiré de sa vie répondit simplement : "I have been so fucking busy, and vice versa" Jolie formule qui sait allier avec élégance l'art de l'ellipse à celui du chiasme.
Commentaires